Je vais te dire quelque chose que tu n’as peut-être pas envie d’entendre: tu n’es pas libre. Tu penses avoir le contrôle de ta vie, que tu prends tes propres décisions, que tu choisis ce que tu fais et ce que tu ne fais pas, mais en réalité, tu es un prisonnier. Pas d’une prison avec des barreaux en acier, mais de quelque chose de bien pire: une prison invisible construite par ta propre pensée.
Pense à cet élan que tu n’arrives pas à contrôler, à ce besoin qui, malgré tous tes efforts pour l’étouffer, revient toujours. Peut-être que c’est l’alcool, le tabac, les réseaux sociaux, la nourriture, le sexe, le jeu, l’approbation des autres; appelle cela comme tu veux. Le fait est qu’il y a quelque chose qui te domine, quelque chose dont tu n’arrives pas à te défaire, malgré tous tes efforts, malgré toutes tes promesses à toi-même, plusieurs fois, que ce sera la dernière fois, mais ce n’est jamais le cas. Jamais.
Et cela te consume, te détruit, te rend esclave de tes propres désirs.
La société te dira que c’est parce que tu manques de volonté, que tu es faible, que si tu le voulais vraiment, tu pourrais laisser cela derrière toi. Mais tu sais quoi? C’est le plus gros mensonge de tous, et aujourd’hui, nous allons le déconstruire. Carl Jung, l’un des plus grands psychologues de l’histoire, disait: « Tout ce qui nous irrite chez les autres peut nous conduire à une compréhension de nous-mêmes ». Mais ce n’est pas seulement ce qui nous irrite chez les autres, c’est aussi ce que nous ne comprenons pas sur nous-mêmes. Il croyait que l’addiction n’est pas simplement une mauvaise habitude, mais un signe qu’il y a quelque chose en nous qui ne va pas.
Lorsque tu consommes, lorsque tu te réfugies dans le plaisir immédiat, tu ne fais pas cela parce que tu es une mauvaise personne ou parce que tu es faible. Tu fais cela parce qu’il y a en toi un vide, une douleur profonde que tu ne sais pas expliquer, une ombre, comme dirait Jung, qui te poursuit et de laquelle tu essaies d’échapper. Mais voici le piège: plus tu cours, plus cette ombre devient forte, car l’addiction n’est jamais la racine du problème, c’est le symptôme de quelque chose de bien plus grand.
Et si tu penses que c’est juste une question de volonté, tu te trompes. L’addiction n’est pas une maladie du corps, c’est une maladie de l’âme, une tentative désespérée de faire taire des blessures dont tu ne te souviens peut-être même plus.
Maté affirme que toutes les addictions ont une origine commune: le trauma. L’enfance est le terrain où l’on sème la douleur que tu essaieras plus tard d’anesthésier. Peut-être as-tu grandi dans une maison où l’amour faisait défaut, peut-être as-tu souffert d’abus, d’abandon, de rejet. Peut-être as-tu appris que pour être aimé, tu devais être parfait, ou peut-être n’as-tu tout simplement jamais ressenti que tu étais assez important.
Alors tu as cherché une sortie, quelque chose qui te fasse du bien, même pour un instant, quelque chose qui remplisse ce vide, même temporairement. Mais voici le cruel paradoxe de l’addiction: plus tu essaies de calmer ta douleur avec elle, plus elle devient grande. C’est un feu qui se nourrit de lui-même. Et le pire, c’est qu’au fil du temps, tu ne profites même plus de ce que tu fais. Tu ne consommes plus pour ressentir du plaisir, mais pour éviter la douleur de l’abstinence.
Tu vois le piège: tu as été trompé, on t’a fait croire que le problème venait de toi, que tu étais un cas perdu, qu’il n’y avait pas de guérison. Mais la vérité est autre: la vérité, c’est que non, tu n’es pas le problème. Le problème, c’est ce que tu portes en toi, cette douleur non résolue.
Mais voici la clé: il ne s’agit pas seulement de comprendre cela, il s’agit de le confronter. Et il disait que « les gens feront n’importe quoi, aussi absurde que cela puisse être, pour éviter de confronter leur propre âme », et il avait raison. Il est plus facile de rester anesthésié que de regarder à l’intérieur. Il est plus facile d’ignorer la souffrance que de l’affronter. Mais si tu veux vraiment te libérer, si tu veux vraiment reprendre le contrôle de ta vie, il n’y a pas d’autre chemin.
Gabor Maté explique brutalement: « Ne demande pas pourquoi l’addiction, demande pourquoi la douleur. » C’est la question que tu dois te poser: qu’essaies-tu d’oublier? De quoi fuies-tu? Quelle partie de ton histoire refuses-tu d’accepter?
La solution ne réside pas dans l’interdiction de quoi que ce soit, ni dans le fait de te punir pour tes rechutes. La solution réside dans la compréhension de soi, dans le traitement de soi avec compassion, dans la recherche de soutien auprès de ceux qui te comprennent vraiment. Car même si tu penses être seul, tu ne l’es pas.
Et voici le point le plus important de tous: la guérison n’est pas seulement un processus individuel, c’est un processus collectif. Jung disait que « personne ne s’illumine en imaginant des figures de lumière, mais en rendant consciente sa propre obscurité ». Et c’est exactement ce que tu dois faire: arrêter de fuir, arrêter de te cacher, regarder dans le miroir et accepter ce que tu vois, avec toutes tes cicatrices, tous tes échecs, tout le poids de ton histoire.
Parce que ce n’est que lorsque tu arrêtes de lutter contre toi-même que tu pourras vraiment commencer à changer. Alors dis-moi, es-tu prêt à arrêter de fuir? Es-tu prêt à regarder à l’intérieur et à confronter ce qui te tourmente vraiment?
Si la réponse est oui, alors tu as fait le premier pas, car le véritable ennemi n’a jamais été l’addiction. Le véritable ennemi a toujours été la douleur que tu as essayé d’oublier. Et maintenant, il est temps de l’affronter.